lever du soleil

Quand on vit quelque chose qui nous touche, on se souvient toute notre vie d’où on était, de ce qu’on était en train de faire.

Comment ces moments de connexion collective, de centrage se produisent ? Est-ce le moment du brutal rappel du lien avec la mort qui nous traverse ? D’où cela vient et comment cela «marque» jusqu’au moment de grande clarté ?

Comme l’indique Béatrice Viard dans La chair vivante sur la difficulté de retranscrire un enseignement du yoga, la simple «transcription» est impossible.

Comme une vidéotransmission d’un opéra, comme l’enregistrement d’un concert, comme un musée de la musique, un spectacle vivant n’est littéralement plus vivant, est dépossédé de sa substance même.

Le yoga perd son sens, il ne peut être «dit», «écrit», la perception n’existe plus. «Ici c’est la relation qui permet la relation – explique Béatrice Viard-, autrement dit, c’est la façon dont l’enseignant se met en relation avec son élève qui va permettre de changer le regard qu’il porte sur lui-même et à partir de là de voir changer sa position en lui-même et dans le monde».[1]

Dans le yoga, il y a deux vérités :

  • celle que l’on voit et
  • celle que l’on dit.

Tout le yoga c’est la perception, la réception, l’assise est le moment où on écoute, où on entend.

Les huit membres du yoga sont proposés pour démêler ce qui est confus, pour développer un discernement dans notre vie, qui nous rende autonome et libre. Qu’il s’agisse d’une pratique respiratoire ou corporelle, d’une méditation ou d’une exploration de nos relations à autrui, la question est toujours de démêler et distinguer ce qui est confus en nous.[2]

La vision d’un spectacle d’une grande beauté nous permet d’approcher notre nature perceptive.

La pleine conscience a la volonté d’approfondir le mystère de la vie et notre interdépendance avec tout ce qui existe.[3]

 

[1] Peter Hersnack La chair vivante, préface de Béatrice Viard

[2] Peter Hersnack La chair vivante, préface de Béatrice Viard

[3] J. Kabat-Zinn Où tu vas, tu es