perception

 

Le moment du coucher est semble-t-il le moment que choisissent les enfants pour poser leurs questions existentielles, pour chercher, pour tenter de comprendre.

 

Observer les enfants, et ceci vient dire ré-interroger l’enfant en nous peut nous donner de vraies pistes, de vraies clés vers notre sens inné de la perception globale que nous redonne la pratique du yoga.

 

Nous comprenons alors qu’une seule petite partie de notre conscience occupe toute notre vie.

Est-il possible d’être conscient dans le champ total de la conscience et non simplement dans une de ses parties, dans un de ses fragments ? Si on l’est, on vit totalement dans un état de totale attention, au lieu de n’être que partiellement attentif. Il est important de comprendre ce fait, car lorsqu’on est réellement conscient du champ total de la conscience, on n’est pas dans un état de conflit. C’est lorsqu’on divise en couches superposées la conscience que se produisent les conflits intérieurs.

Nous vivons fragmentés. Nous sommes un personnage au bureau, un autre dans notre foyer ; une partie de nous-mêmes travaille, regarde, agit indépendamment de l’autre.

Etes-vous conscients de la fragmentation de vos existences ? Est-ce possible à un cerveau qui a mis en pièces la structure de sa pensée de percevoir le champ total de la conscience ? Nous est-il possible d’appréhender tout notre état de conscience, complètement, absolument, c’est-à-dire de devenir des êtres humains achevés ?[1]

Le yoga nous montre le chemin.

 

L’attention et la concentration sont deux choses différentes. La concentration procède par exclusions, tandis que l’attention, qui est un état de pleine conscience n’exclut rien. Il me semble qu’en général nous ne sommes pas plus conscients de ce dont nous parlons que de ce qui nous entoure, des couleurs, des gens, de la forme des arbres, des nuages, du mouvement de l’eau. Peut-être sommes-nous trop préoccupés par nous-mêmes, nos petits problèmes, nos idées, nos plaisirs, nos aspirations, pour être objectivement lucides.

 

« Le samadhi », la concentration, tous les sutra du 1e chapitre concernent ce thème.

YS I, 3 « Tadā drașțuh svarūpe avasthānam » Alors « Ce qui voit » reprend sa place originelle

La contemplation, ici le samadhi n’est pas la perception.

Il y a une forme profonde de nous-même qui doit se révéler. Quelque chose à l’intérieur de nous est de l’ordre de la vision, doit apparaître et à une capacité infinie de percevoir.

 

Etre conscient de son monde extérieur et de son monde intérieur.

 

Lorsqu’on s’est examiné aussi profondément, on peut aller plus profondément encore, au-delà d’un état comparatif.

 

C’est cet amour des «coulisses», d’où, pour ma part, une attirance spontanée vers les métiers propre à la fabrication du spectacle, de la musique, de comment ça fonctionne, de comment on « compose » à l’intérieur qui m’intrigue. Et plus on connait, plus on aime.

 

La fin des fins de nous-même est plus que ce qu’il imaginait, composite.

Lorsque l’esprit s’est affranchi, il peut se mouvoir dans toute autre dimension.[2]

[1] Krishnamurti Se libérer du connu

[2] Krishnamurti Se libérer du connu